Les fratries ! Un sujet qui est sensible pour certain avant même d’avoir le deuxième enfant. S’ils ne s’entendent pas ? S’ils ne s’aiment pas… L’arrivée d’un deuxième bébé est un choc émotionnel pour le plus grand. En effet, même s’il est heureux de devenir grand frère ou grande sœur, ce bébé surgit et fait bouger les choses. C’est un changement. Pour tout changement, il faut une période d’adaptation. Vous, parents, vous devez apprendre à faire avec une personne de plus dans le quotidien. A gérer entre le grand à amener à l’école et changer la couche du bébé au dernier moment ! Il faut trouver ses repères, cela prend plus ou moins du temps. Comme vous, l’enfant a besoin de ce temps pour accepter ou pour prendre ses marques.
Une rejet différé
Parfois, le bébé est tout de suite accepté par l’ainé. C’est un bébé qui dort beaucoup, qui ne fait pas trop de bruit. En revanche, quelques mois plus tard, ce bébé, si mignon, prend de plus en plus de place. Il marche, prend les jouets, demande beaucoup d’attention des parents… C’est à ce moment que pour certains enfants, la cohabitation va devenir difficile. Il peut y avoir des phrases comme « On peut le ramener à la maternité » ou tout simplement un changement de comportement.
Des chamailleries pour apprendre à vivre ensemble ou une rivalité fraternelle
Oui, il y aura forcément des chamailleries mais il y aura aussi des apprentissages pour vivre ensemble, des moments de partage. Apprendre à vivre avec l’autre, c’est aussi passer par des moments de peur, de doute, d’affirmation de soi, de renoncement.
En tant que parents, nous aimerions qu’il n’y ait pas de disputes. Etre enfant, c’est aussi l’apprentissage de nos émotions. Chose mise à rude épreuve quand on a un petit frère qui rentre dans notre chambre et qui nous vole notre jouet préféré. Ce qui n’est pas grave pour nous adultes, est dramatique pour l’enfant. C’est la fin du monde quand on voit notre jouet partir dans les bras d’un autre. Il s’agit alors, en tant que parent, de ne pas nier l’émotion du plus grand. En revanche, relativiser les choses et expliquer au plus petit qu’il doit demander s’il peut prendre le jouet. S’il n’a pas la parole, il peut lui être précisé qu’on ne prend pas des mains les choses avec une phrase courte et affirmative « Prendre le jouet des mains de ta soeur, c’est non ! ». Précisez que pour l’instant, le plus grand joue avec mais qu’après, il pourra lui être prêté. De cette façon, il apprend à patienter, à attendre son tour. De plus, cela lui donne une perspective positive : il pourra jouer avec dans un second temps.
Il y a ces disputes d’apprentissage « de vivre ensemble » mais il peut également y avoir une rivalité liée à des doutes et des peurs. L’enfant peut avoir peur de perdre sa place qu’il a dans la famille. Ce remaniement familial le chamboule et il ne sait plus où il se trouve. Il a besoin d’être rassuré.
Quant au bébé grandissant, avec un autre enfant plus grand dans la maison, il a besoin de faire sa place. Il doit s’affirmer. Parfois cela peut passer par des morsures, des tapes… C’est là qu’intervient notre rôle de parents pour que chacun trouve sa place. L’amour se multiplie mais ne peut pas se diviser ! Il y a donc de la place pour tout le monde dans le cœur des parents !
Notre rôle de parents : vouloir la même chose pour chacun, une fausse égalité
Notre façon d’être avec nos enfants influence cette relation fraternelle. Une des raisons de cette rivalité est notre conception de l’égalité. Dans notre société, nous voyons l’égalité liée à la justice – ce qui est juste – la balance ⚖️ – la même quantité pour tous – Mais si la vraie égalité était ce dont chacun a besoin ? Offrir quelque chose à son enfant, parce qu’à ce moment là, vous pensiez à lui et à personne d’autre. Si vous offrez également un cadeau à son frère ou à sa sœur en même temps, cela annule le fait qu’il est particulier pour vous. Il est comme son frère ou sa sœur. Alors que non. Vous aimez vos enfants de façon différente car ils ne sont pas identiques. Vous les aimez pour leurs particularités.
La rivalité entre vos enfants peut venir d’autres raisons : temps accordé à chacun, moment de partage, enjeux affectifs, place et rôle de chacun dans la famille…
Comme précisé dans d’autres articles, vous êtes uniques, votre famille est unique. C’est ce qui rend parfois les choses compliquées à comprendre car ce qui est vrai pour l’un ne l’est pas forcément pour l’autre. Mais votre singularité fait que ce monde est riche. Cet article lance quelques idées pour que cela fasse son chemin dans votre tête. Si cela n’est pas suffisant, nous pouvons en parlez ensemble.
Un conseil lecture : Jalousies et rivalités entre frères et soeurs, Comment venir à bout des conflits entre vos enfants – Adele Faber et Elaine Mazlish